Personne n’interrompt Nephilim lors de ses escapades. Le monde pourrait être en train de bruler qu’il ne s’arrêterait pas. Quand on lui confie un travail, très souvent, il est effectué même si cela doit durer des semaines. Pour le coup c’est assez simple, rien de vraiment périlleux, mais ça peut vite le devenir. Pour cela, il a plusieurs cartes à jouer notre blondinet. L’intimidation par exemple. C’est un homme relativement grand et costaud, on ne recherche pas la castagne avec quelqu’un comme lui. D’autant plus que c’est un vicieux, un vrai roublard, pour obtenir ce qu’il veut, il parait que le vice paye toujours, la plus grande arme des brigands selon moi. Mais cette fois, Nephilim va compter sur sa discrétion naturelle et son arme fatale, l’intimidation dont je parlais ci-dessus. Mais, laissez-moi plutôt vous expliquer ce qu’il se passe. Le travail est simple : voler quelque chose à un bijoutier. Celui-ci a cependant des antécédents… dignes d’un hors-la-loi. Il n’est pas tout blanc ce petit marchand. En même temps, qui peut se vanter de l’être. On a tous une part d’ombre en nous. Des vérités qu’on ne veut pas dévoiler, mais qui seraient… forcément peu à notre avantage. Mais le monde n’est pas manichéen, certains l’apprennent à leurs dépens. Revenons à nos moutons.
Nephilim traque sa proie d’abord.
La nuit tombée, c’est toujours plus facile.
Sa capuche sur la tête, il est presque invisible.
Comme quoi un simple petit accessoire peut s’avérer utile.
Sa proie approche, lui, est fin prêt.
Que la fête commence.
Une simple filature pour démarrer. Le faucheur se contente de suivre tranquillement celui qu’il doit voler. Mais pourquoi ne pas s’emparer de cet objet alors qu’il doit très certainement être dans la boutique du marchand ? Réponse simple, l’objet ne le quitte pas. Il entoure son cou. Il l’arbore avec une certaine vanité qui plus est. Un collier appartenant à la famille de ton client, tu dois le récupérer. Quand je disais que personne n’est tout blanc. Celui-ci se pavane dans les rues la nuit, ce n’est pas judicieux quand on sait que notre jeune homme est à ses trousses. Il ignore cependant jusqu’à son nom, mais il s’en fiche pas mal, il doit effectuer un travail, ni plus, ni moins. Pas de sentiments, pas de pitié, juste l’appel du gain voilà tout. Et rien n’est plus fort que quelques pièces dans sa poche. Il tuerait pour cela. Même s’il n’y tient pas vraiment. Nephilim n’est pas un tueur de sang-froid, ou du moins… il ne veut pas l’être. Violenter ses victimes… avec plaisir, mais mettre fin à leur existence, c’est une tout autre chose. Qui n’entre pas dans les conditions générales de ses contrats. Point final.
Ça y est ! Notre marchand pénètre des rues moins surveillées.
L’obscurité et un espace minimum, inadéquat pour s’enfuir.
Notre blondinet a attendu longtemps ce moment.
Il peut maintenant frapper.
Il accélère soudainement le pas. S’approchant de sa proie d’une manière presque féline. Ses sens s’agitent, l’appel de la violence le stimule presque autant que celui du gain. Nephilim aime dominer il ne va pas le cacher. Il adore ces situations où il sait qu’il a le contrôle. Et une fois encore, cette situation ne dérogera pas à la règle. Il se tient prêt à bondir sur le marchand. Encore quelques pas. Et c’est parti. Il tapote d’abord son épaule, pour que l’homme se retourne, ensuite, son poing vint heurter violemment son abdomen. Suivi d’un violent coup de pied au même endroit, pour le propulser contre un des murs qui rendent cette ruelle si étroite. Les deux mains plaquées contre l’homme, Nephilim saisit soudainement ses vêtements, pour être sûr qu’il ne se fasse pas la malle. Ce serait dommage. Il pourrait tout simplement lui voler le collier, pourquoi il ne le fait pas ? Pour une simple et bonne raison :
NEPHILIM ▬ Ce n’est pas très intelligent de voler les plus riches. Ils ont malheureusement les moyens de s’acheter mes services. Je vais maintenant récupérer ce que tu as autour du cou. Et tu ne voleras, plus jamais. Est-ce clair ? Ou bien… dois-je m’assurer que tu ne le referas plus, hein ?
Une petite lame sort alors de l’avant-bras de notre brigand préféré. Sa petite touche personnelle à l’équipement qu’il a fabriqué, c’est toujours plus fourbe une lame dissimulée. L’honneur ? Il s’en fout complètement. La pointe de celle-ci vint caresser l’épiderme de la victime. Celle-ci semble avoir compris la leçon.
Mais une fois n’est pas coutume, la vigilance de Nephilim a été trompée.
Qui est donc cette personne qui se tient non loin de l’agresseur et sa victime ?
Un mauvais présage sans doute…